La Muleta, le tissu du torero, mais encore ?

La muleta, c’est ce morceau de tissu rouge que les toreros (car mis à part dans l’opéra Carmen, on ne dit pas toréadors !)

La muleta, c’est ce morceau de tissu rouge que les toreros (car mis à part dans l’opéra Carmen, on ne dit pas toréadors !), que les toreros donc agitent devant le taureau pour le faire danser une dernière fois avant de lui porter l’estocade. Autant dire avant de l’assassiner, car telle est l’issue, sauf dans les – très – rares occasions où l’animal est gracié. Et même dans ce cas, on ne nous le dit pas mais la plupart du temps l’animal est tué à peine ramené dans le toril… Toute cette histoire de grâce n’étant là que pour booster la tension dramatique d’une corrida dont le jury estime qu’elle a été particulièrement bien menée. 

Bien menée sur la piste, bien menée dans les gradins également, tant le public est partie prenante dans l’action et dans son succès. À l’instar d’un jour sans pain et d’une grand-mère sans moustache, une représentation sans public, et sans public engagé, n’en est pas une ! D’aucuns y voient de l’art, d’autres du cirque, d’autres enfin un génocide animal… du spectacle en tout cas.

Panem et circenses. Une méthode éprouvée, et qui ne nous est pas étrangère : déjà, au temps de l’empire romain et probablement à l’aube de sa décadence (ceci expliquant cela), plutôt que d’encourager le peuple à être des citoyens responsables, les riches élites les achetaient (les endormaient ?) avec du pain et des jeux.

Un torero et un taureau

Mais assez parlé de taureaux, de lions et autres gladiateurs, et revenons à nos pigeons. Car comment qualifier autrement ceux qui se laissent distraire par les artifices du wokismes, et par là détourner des problèmes qui méritent vraiment qu’on s’y attache, ou plutôt qu’on s’y attelle. Et vite.

J’entends par là de vraies guerres avec des civils et des soldats à peine sortis de l’enfance qui meurent tous les jours. Des pays où l’eau manque au point de ne plus rien pouvoir faire pousser, de ne plus rien pouvoir élever, ni culture, ni bétail, ni quoi que ce soit de vivant en vérité – humains compris.

J’entends par là des cultures où les femmes sont dénigrées, humiliées, utilisées, violentées et même assassinées, des cultures où les filles n’ont pas accès à l’école si ce n’est celle de leur – très dure- vie. J’entends par là une migration incontrôlée partout où l’on pourrait (où l’on voudrait ?) croire que l’herbe est plus verte, un leurre là encore, mais là au moins il y pousse encore de l’herbe…

J’entends par là un monde où, l’une après l’autre, chaque liberté est confisquée, et où, comme anesthésiés par les bons sentiments et les questionnements qui n’ont pas lieu d’être et qu’on leur assène à longueur de journée, les hommes ( au sens d’êtres humains) laissent faire…

Parce que oui, voilà la vérité : gavé de sa propre suffisance, le monde occidental se laisse assassiner.

Je découvrais récemment un film terrible, Speak no evil de James Watkins, dans lequel un psychopathe magnifiquement incarné par un James McAvoy plus machiavélique que jamais, enlevait des familles et leur faisait subir les pires avanies avant de les liquider. A un moment, l’un des protagonistes demande au serial killer pourquoi il commet de telles atrocités et le type répond, presque surpris lui-même : parce que vous me laissez le faire. À méditer.

Un serial killer avec une hache à viande

A force de se demander – pire, de pousser les autres à se demander – si on est un homme, une femme, une licorne, un teckel, ou un peu de tout, à force de s’auto-flageller parce que nos ancêtres et leurs ancêtres avant eux se seraient « mal » conduits, ou simplement conduits comme cela se faisait à l’époque, à force de tout sortir de son contexte et de voir des victimes partout, voire d’endosser le statut de victime pour attirer bienveillance et attention ; à force de réécrire l’Histoire parce qu’elle ne rentre pas dans les nouveaux diktats de la bien-pensance, à force de censurer le langage qui ose dire le nouvel indicible, que reste-t-il ?Des proies faciles et consentantes. Des agneaux déconstruits qui font des risettes au loup et ne s’étonnent même plus de se faire manger. Une pensée pour Jean de La Fontaine.

Qu’on l’aime ou non, le président Trump vient d’arracher de l’un de ces effets de manche dont il a le secret, le voile de bienveillance crétine qui recouvrait le monde occidental depuis plusieurs années. Sous le choc, car c’en est un, et non des moindres, les autruches endormies à l’anus douloureux – à force…- se haussent du col et crient à la trahison : Comment, on nous réveille d’un coup dans le troufion et on ne nous sert plus notre breakfast préféré ? Elles s’offusquent -ça, elles ont très bien appris à le faire-, se plaignent -forcément-, accusent les responsables qui bien entendu ne sauraient être eux-mêmes. Mais pour ce qui est d’agir… là il n’y a plus personne et pour cause. Il n’y a plus de moyens, plus de ressources, probablement plus de niaque et de stamina. A force de laisser faire le sale boulot, ou le boulot tout court par les autres, on ne sait plus le faire soi-même. Le réveil est rude, d’autant qu’il règne dans la chambre un sacré bazar !

Alors plutôt que de geindre parce que l’Amérique nous lâche, et quand bien même, c’est son droit ; plutôt que de pleurnicher au milieu du champ de ruines que nous avons créé tous seuls comme des grands, en poussant hors de notre vue ce que l’on ne voulait pas voir, on se réveille ! On arrête de se poser des questions inutiles, on ouvre grand les yeux et on accepte de tout voir, on se met au boulot et on range sa chambre ! Et on arrête de dire que c’est la faute des autres : ce n’est pas la faute des autres, c’est la nôtre, les actes ont des conséquences et un jour il faut payer.

Que dit la Marseillaise ? Allons zenfants ? Hé bien, l’heure est peut-être venue de ne plus être des enfants ! 

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Image de Valérie Gans

Valérie Gans

Écrivaine prolifique, Valérie Gans a publié une vingtaine de romans qui explorent les dynamiques contemporaines de la famille et des relations entre les sexes, capturant l’air du temps avec un regard tantôt critique, tantôt empathique. Son œuvre montre une vie dédiée à l’expression libre et à l’exploration des complexités humaines à travers les mots.
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